Après la crise sanitaire, l’Établissement Public de Santé Mentale (EPSM) de la Marne veut développer les soins ambulatoires sur le territoire marnais. Deux dossiers ont été déposés en juin auprès de l’Agence régionale de santé du Grand Est.
S’adapter et innover : c’est ce qu’a dû faire l’Établissement Public de Santé Mentale (EPSM) de la Marne tout au long de la pandémie. « Afin de ne pas surcharger les unités d’hospitalisation tout au long de cette crise sanitaire, l’extrahospitalier s’est attaché à prendre en charge les patients qui auraient nécessité une hospitalisation en temps normal », constate le Dr Éric Wargny, président de la Commission Médicale d’Établissement (CME). Ainsi au Centre Artaud, qui dépend du pôle rémois 04, une équipe mobile de volontaires a été constituée et s’est déplacée, chaque jour, au domicile des patients les plus fragiles. Parallèlement, d’autres projets développant la prise en charge ambulatoire sont apparus dans différents pôles.
Pour les fédérer et demander des moyens complémentaires, l’établissement vient de déposer un dossier auprès de l’Agence Régionale de Santé (ARS) Grand Est, dans le cadre de la circulaire budgétaire d’avril 2020 qui prévoit notamment le développement des prises en charge ambulatoire et le renforcement des Centres Médico-Psychologiques (CMP). Le dossier remis intègre 2 nouveaux projets pour un montant total de 1 563 500 euros.
1 Création d’Équipes de Soins Psychiatriques Intensifs à Domicile (ESPID)
« Il s’agit de prendre en charge des patients suivis par l’établissement dont le maintien à domicile ne peut s’effectuer qu’avec un renforcement des interventions à domicile. L’objectif est d’éviter l’hospitalisation quand elle peut l’être et/ou l’accompagner ensuite dans de bonnes conditions », explique Xavier Dousseau, directeur de l’EPSM de la Marne. Cinq équipes mobiles pourront être déployées sur le territoire marnais, à l’exception de Châlons-en-Champagne où un autre dispositif avait été imaginé et déposé en 2018 à l’ARS Grand Est (lire l’encadré). Chaque nouvelle ESPID intervient sur son secteur. « C’est la même équipe de proximité, animée par le même projet thérapeutique, qui assure et coordonne la prise en charge dans les différentes étapes de l’évolution clinique du patient », souligne Xavier Dousseau.
Pour 5 places, chaque équipe est composée notamment de médecin, d’infirmiers, de psychologue, d’assistante sociale, soit un effectif de 4,7 équivalent temps plein. Budget total pour ce nouveau dispositif : 1 365 000 euros.
2 Mise en place d’une Unité Mobile d’Orientation Pédopsychiatrique (UMOP)
Cette unité a pour mission l’accueil et l’orientation d’adolescents en souffrance psychique présentant des troubles graves de la personnalité ou une schizophrénie, vers la structure de soins la plus adaptée. Elle vise également leur accompagnement après l’hospitalisation pour faciliter leur réinsertion sociale, en lien avec leur famille et l’équipe de secteur. Elle a pour rôle de fluidifier le parcours de soins, d’améliorer l’alliance thérapeutique du patient et l’observance de son traitement, de mettre en place un soutien adapté à la famille et à l’entourage de l’adolescent.
L’équipe est composée de médecin, cadre ou infirmier en pratique avancée, psychologue, infirmiers, éducateurs spécialisés, assistante sociale, secrétaire médicale, soit un effectif total de 11,2 équivalent temps plein. Cette unité intersectorielle intervient au domicile ou sur le lieu d’hébergement de l’adolescent, dans tout le département de la Marne.
Si l’UMOP est d’ores et déjà financé par le ministère des Solidarités et de la Santé et l’établissement, une demande de subvention complémentaire de 198 500 euros est toutefois déposée pour le renforcement de son aspect mobile.
Ces autres dispositifs ambulatoires en attente de financement
La création d’une Équipe de Soins Psychiatriques Intensifs à Domicile (ESPID) pour les secteurs châlonnais avait été présentée et déposée en 2018 à l’ARS Grand Est dans le cadre de l’appel à projet « Innovations en santé ».
Pilotée à partir des urgences psychiatriques de Reims, l’Équipe Mobile d’Accueil et de Crise Rémoises (EMACR), quant à elle, a pour but de prendre en charge des adultes âgés de 18 à 65 ans, non connus de la psychiatrie, nécessitant un avis ou une intervention pour un problème psychologique ou psychiatrique aigu, ou du fait d’une crise familiale. Elle propose des alternatives à l’hospitalisation, favorise l’accès aux soins et soutient l’entourage de la personne en souffrance.
Autre dossier déposé à l’ARS Grand Est : l’Équipe Sanitaire d’Appui aux Établissements Médico-sociaux (ESAEMS) portée par le centre de post-cure l’Amitié. Elle vise une intervention rapide dans les structures médico-sociales en réalisant une première évaluation de la situation et en proposant un accompagnement.
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