Après plus de douze années passées à la direction de l’Établissement Public de Santé Mentale (EPSM) de la Marne, Xavier Dousseau part en préretraite. Interview.
Après avoir dirigé l’établissement depuis janvier 2010, vous partez en préretraite. Quel est votre état d’esprit ?
Marqué par la gratitude pour les années passées. Je me suis attaché à cet établissement, ses personnels, ses patients. La psychiatrie est une belle discipline, justement parce qu’elle est pluri disciplinaire, conjuguant approches humaines et scientifiques. Je suis confiant devant la vitalité de l’établissement, gage pour l’avenir, avec les relèves qui vont venir et le nouveau dynamisme qu’elles insuffleront.
En 12 ans, quels sont les projets qui vous ont demandé le plus d’énergie ?
Il n’y a pas de thermomètre pour mesurer l’énergie. On la dépense au quotidien sans s’en rendre compte. D’abord, s’assurer que le service public réponde au besoin du patient, avoir une psychiatrie de service public accessible, partout, pour tous, 24 heures sur 24 », aura été le socle et l’essentiel de ma mission.
Ensuite, enrichir l’offre de soins, avec la création des pôles d’addictologie et de psychiatrie de la personne âgée, du pôle médico-légal, du pôle de médecine générale, puis les centres spécialisés (réhabilitation psychosociale, psychotraumatisme, prévention de la récidive suicidaire, etc.) Réorganiser la psychiatre générale en 2 pôles Sud et Nord Marne pour conforter les collaborations entre équipes, dans une visée à la fois fédératrice et fédérale. Avec la volonté de maintenir présentes, comme complémentaires et indissociables, les approches, protectrice et soutenante léguées par de grands psychiatres, la psychiatrie de secteur, les offres de soins spécialisées et adaptées, la psychiatrie universitaire et ses centres ressources, pour donner aux patients toutes ses chances.
Développer une filière adolescents autour du « parcours patient en hospitalisation », en partenariat avec le CHU de Reims, ce qui demandait de s’harmoniser périodiquement pour créer une équipe médicale de territoire. Mettre en place une cellule de médicalisation du contrôle de gestion (CMCG) pour aider l’établissement dans ses choix stratégiques et donner des outils d’évaluation du service rendu au patient.
Quels bons souvenirs gardez-vous ?
(Presque) tout. Les rencontres avec les patients dans les services. Certains débats, de haute tenue, en CME. Le travail avec la Direction des soins et les cadres supérieurs et cadres de santé. Des relations professionnelles fortes avec des chefs de pôle impliqués, qui m’ont beaucoup soutenu. L’équipe du secrétariat de direction, des affaires générales et de la communication et son esprit chaleureux. Les chantiers de travaux, et leurs marathons, menés avec mon collègue de la DSELTI. Les projets montés en commun dans des comités de pilotage toniques. Les relations avec les représentants du personnel, dans la défense du service public, surtout lorsque nous trouvions un terrain d’accord. La bonne volonté et l’efficacité de collaborateurs constructifs qui trouvent la solution avant de lister les empêchements...
Merci à toutes celles et ceux qui, par leurs soins, donnent un espoir aux patients. Merci à tous ceux qui fédèrent, colmatent les brèches, assurent dans des circonstances difficiles, créent une communauté de travail et de service. Merci pour leur dévouement au service des malades et de leurs collègues.
Ce qui a été le plus difficile...
Le recrutement médical depuis quelques années, particulièrement en pédopsychiatrie et dans le Sud Marne, et actuellement le recrutement d’infirmiers.
Quels chantiers reste-il reste à mener selon vous ?
C’est mon ou ma successeur(e) qui appréciera. Il y aura – parce qu’il est incontournable si nous voulons rester à la hauteur de ce qu’attend de nous la population – le gros chantier de la reconstruction des unités d’hospitalisation rémoises et de la fonction universitaire et de recherche.
Quels sont désormais vos projets ?
Accueillir ce qui va se présenter. Etre disponible.
Une directrice par intérim
Par arrêté de l’Agence Régionale de Santé (ARS) Grand Est, Lucie Delecray, directrice adjointe au CHU de Reims, assure, à compter du 28 mars 2022, la direction par intérim de l’EPSM de la Marne.
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