Depuis le mois d’août 2021, une équipe mobile prend en charge des ados qui se trouvent en situation de crise. Mise en place conjointement par le CHU de Reims et l’EPSM de la Marne, elle se déplace dans la Marne, dans le lieu de vie des jeunes et/ou dans les établissements médico-sociaux.
« Disponible pour la crise » : tels sont les maîtres-mots de l’Unité Mobile d’Orientation Pédopsychiatrique (UMOP) mise en place en août 2021 sur l’ensemble du département, par le CHU de Reims et l’Établissement Public de Santé Mentale (EPSM) de la Marne. « C’est un instrument de soins intensifs lors de périodes de crise chez des adolescents », résume le Dr Roberto d’Aprile, pédopsychiatre, médecin référent de l’UMOP pour le Sud Marne.
« Ce dispositif est né d’une nécessité des consultants référents d’être appuyés lors des périodes de crise des adolescents et d’être soutenus par des moyens supplémentaires, explique-t-il. Cela s’est accentué par la crise sanitaire. » Afin de pouvoir accueillir rapidement tous ces adolescents en souffrance, une équipe mobile a été créée. « Par mobile, comprenez disponibilité », précise aussitôt le pédopsychiatre. Car cette équipe se déplace dans le lieu de vie de l’adolescent pour le prendre en charge, en situation de crise et ce, dans des délais courts. En apportant une réponse précoce, l’UMOP espère ainsi limiter le plus possible les hospitalisations.
Une équipe pluridisciplinaire
L’UMOP est constituée d’une équipe pluridisciplinaire avec deux antennes : l’une basée à Reims ; l’autre, à Châlons-en-Champagne. Chacune d’entre elles est composée d’un médecin référent (Dr Naman à Reims et Dr D’Aprile à Châlons), 2 infirmières, 2 éducateurs spécialisés, 1 psychologue à mi-temps, 1 secrétaire à mi-temps et 1 assistante sociale à mi-temps. Le cadre de santé est en revanche commun.
À l’Unité de Coordination et d’Orientation en Pédopsychiatrie (UCOP), une infirmière coordinatrice – Anne-Gaëlle Laudeloux – est chargée de recueillir les demandes « urgentes et de crise » des professionnels de santé des services de pédiatrie, des centres médico-psychologiques, des instituts médico-éducatifs, des instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques, des infirmières scolaires, médecins traitants, etc. « Il ne s’agit en aucun cas d’une ligne téléphonique directe ouverte au public », prévient le Dr Roberto D’Aprile.
Dès que le premier appel est pris, une mini-évaluation de la crise est effectuée. « Si c’est pertinent, la demande est alors transmise à l’équipe de Reims concernant une intervention sur l’agglomération rémoise ou à l’équipe de Châlons concernant une intervention sur le Sud Marne, précise le pédopsychiatre. L’UMOP joue un rôle d’évaluation et de coordination. » En fonction des cas, le patient est vu en binôme.
Ces deux équipes mobiles suivent chacune actuellement une trentaine d’adolescents âgés de 12 à plus ou moins 18 ans. « Ce que l’on voit le plus, ce sont des épisodes dépressifs majeurs », observe le Dr Roberto D’Aprile. Pour lui, « ce dispositif n’est qu’un début ». Ce pédopsychiatre souhaiterait, à terme, mettre en place un bureau mobile pour recevoir, de façon discrète, des adolescents au sein même de leur lycée.
Pour contacter l’UCOP : 03 26 78 83 65. Email. umop@chu-reims.fr
La filière de l’enfant et de l’adolescent se réorganise
L’EPSM de la Marne et le CHU de Reims travaillent en lien sur une réorganisation du parcours d’hospitalisation des adolescents. Des lits d’urgence doivent ainsi être créés à Reims ; 5 (2 lits d’urgence et 3 lits de post-urgence) à Châlons-en-Champagne, au sein du centre hospitalier. Par ailleurs, une unité séquentielle de 12 places doit voir le jour sur le site châlonnais. Elle proposera des approches de soins souples, tout en facilitant le maintien dans le lieu d’origine, du lien affectif et social. La demande d’autorisation a été envoyée à l’ARS Grand Est le 15 novembre 2021.
|