Malgré la crise sanitaire, de nombreux chantiers sont lancés. Réorganisation de l’établissement, nouvelles offres en psychiatrie adultes, addictologie, psychiatrie de la personne âgée… tour d’horizon des principaux projets qui vont marquer l’année 2022.
1 Mise en place de 2 pôles et services
Dans le cadre de la loi RIST du 26 avril 2021 qui rénove la gouvernance hospitalière, l’Établissement Public de Santé Mentale (EPSM) de la Marne a réorganisé ses pôles de psychiatrie générale adultes. Depuis le 1er janvier 2022, il ne compte plus que 2 pôles contre 4 auparavant : 1 pôle Nord Marne qui couvre Reims et son agglomération avec 4 services (04, 05, 06 et G10) ; et 1 pôle Sud Marne qui regroupe les agglomérations de Châlons-en-Champagne, Épernay, Vitry-le-François et Sézanne. « L’objectif est de permettre davantage de coopération entre les différents services des 2 pôles, créer des spécialités qui peuvent servir à tous les secteurs tout en maintenant la sectorisation et les soins de proximité », explique Xavier Dousseau, directeur. L’année 2022 sera consacrée au déploiement de cette organisation avec la création de nouveaux services.
2 Création d’équipes de soutien et d’un pool de remplacements
Pour renforcer les effectifs en intrahospitalier, l’établissement va créer 2 équipes de soutien de 12 postes chacune. L’une sera basée à Reims ; la seconde, à Châlons-en-Champagne. « Le but est de soutenir les équipes en place, d’aider à réduire l’isolement et la contention au sein des unités, indique Xavier Dousseau. En renforçant les effectifs, cela devrait nous permettre d’avoir une présence plus forte auprès des patients difficiles. »
Un pool de remplacements devrait également être mis en place. « L’idée est de disposer d’une équipe de professionnels de soins pour remplacer des agents en congés maternité, maladie, etc. », précise le directeur. Ce pool sera piloté par la Direction des soins, en lien avec la direction des ressources humaines.
3 Organisation du parcours de soins des ados
Après la création de l’Unité Mobile d’Orientation Pédopsychiatrique (UMOP) en août dernier en partenariat avec le CHU de Reims, le parcours des adolescents en hospitalisation s’organise. Il devrait permettre - avec un effectif médical provenant du CHU de Reims - l’ouverture cette année de lits d’urgence sur les sites de Châlons et de Reims et en 2023, d’une unité séquentielle de 12 places au sein du centre hospitalier de Châlons.
4 Développement de l’offre en addictologie
Le pôle d’addictologie de la Marne développe un projet d’hôpital de jour de 5 places à Reims. Il s’agit d’une prise en charge ambulatoire spécifique de patients présentant une problématique addictive associée ou non à des dommages médico-psychologiques induits nécessitant un cadre de soin adapté en maintenant un lien environnemental et préservant l’insertion sociale et familiale. C’est un outil complémentaire qui s’appuie sur des unités déjà effectives à Reims du pôle d’addictologie (USCAR, CAMP/CATTP...).
Par ailleurs, dans le cadre de projets innovants, le service de Soins de Suite et de Réadaptation en Addictologie (SSR-A) de Châlons-en-Champagne devrait s’étendre pour accueillir 10-15 lits pour les troubles cognitifs liés aux addictions (sous réserve d’effectif médical suffisant). Il s’agit de séjours de 6 mois à 1 an de remédiation cognitive. Le but est de restaurer, renforcer, compenser les capacités cognitives altérées de ces patients et ainsi contribuer à améliorer leur autonomie et leur insertion socio-professionnelle.
5 Mise en place d’une équipe mobile à Châlons
Une Équipe de Soins Psychiatriques Intensifs à Domicile (ESPID) va se déployer sur le pôle Sud Marne, à Châlons-en-Champagne tout d’abord. Une équipe mobile, constituée d’un médecin psychiatre, d’un infirmier en pratique avancée et d’infirmiers, se déplacera au domicile des patients adultes une fois par jour, y compris le week-end et les jours fériés. « L’objectif est d’éviter certaines hospitalisations, indique le Dr Clémence Renelleau. Ce nouveau dispositif devrait également permettre de soigner des personnes qui n’ont pas envie d’aller à l’hôpital. » La prise en charge sera limitée à un mois, renouvelable une fois.
6 Développement de la psychiatrie de la personne âgée
La prise en charge de la psychiatrie de la personne âgée se développe sur le pôle Nord Marne, avec le projet d’un hôpital de jour à Reims, le déménagement de l’équipe mobile de psychiatrie de la personne âgée au 34 rue Ponsardin (2e étage), ainsi que l’installation de lits d’hospitalisation. Par ailleurs, un centre de ressources pour l’ensemble de la région Grand Est doit voir le jour à Reims. Il s’agit d’un centre d’enseignement et de recherche, un centre d’expertise. Le projet a été envoyé à l’ARS Grand Est.
7 Prévention des départs en Belgique
L’ARS Grand Est a lancé en 2021 un appel à manifestation d’intérêt pour la prévention des départs en Belgique. Grâce à un partenariat renforcé entre l’EPSM de la Marne, la MDPH, le centre post-cure l’Amitié et le réseau Abilis, le projet vise à proposer des alternatives dans le parcours des personnes en établissements sanitaires et médico-sociaux afin de prévenir les risques de rupture, susceptibles d’engendrer des départs en Belgique. Dans ce cadre, une équipe mobile sanitaire d’appui aux établissements médico-sociaux a été constituée. Elle intervient dans plusieurs établissements de la Marne, dont la Maison d’Accueil Spécialisée (MAS) Le Pré Saint-Jacques.
Pour compléter le dispositif, l’EPSM de la Marne, en coordination avec un foyer situé près de Troyes - Le rêve d’Aurore qui fait partie du réseau belge Abilis -, va créer une Maison d’accueil temporaire de 6 places et une Maison d’accueil et de stabilisation de 6 places. Un bâtiment est en cours d’acquisition à proximité de Reims. L’ARS Grand Est a alloué une enveloppe budgétaire de plus de 800 000 euros pour ce nouveau projet. Ces deux maisons devraient ouvrir leurs portes au 1er semestre 2023.
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