L’hôpital de jour pour enfants Lewis Carroll a reçu une subvention de 4 500 euros de la Fondation Adrienne et Pierre Sommer pour pérenniser sa médiation animale. Chaque semaine, 6 jeunes suivent des activités à visée thérapeutique avec deux chiens. Une pratique aux multiples vertus.
Mardi, 15 heures, il y a de l’agitation derrière la porte de l’hôpital de jour pour enfants Lewis Carroll, à Châlons-en-Champagne. Coup de sonnette, la porte ne s’ouvre pas assez vite alors Nann, charmant caniche âgé de 3 ans, aboie pour presser les soignants. À l’arrivée de Nann et de Mi’hya, magnifique Golden Retriever de 4 ans, les yeux des enfants s’illuminent. C’est le moment des retrouvailles chaleureuses et joviales.
Depuis avril 2019, Laure Tellier, animatrice canine, vient chaque semaine avec ses deux chiens retrouver Sylvie, Laetita et Pauline, infirmières à l’initiative de cette médiation animale. Depuis le 1er novembre Andréa Pallone, interne dans le service, s’est associée au projet. Cette équipe accueille toute l’année 6 enfants âgés de 3 à 12 ans atteints de troubles neuro-développementaux et suivis à l’hôpital de jour Lewis Carroll. « Nous avons souhaité travailler l’adaptation relationnelle de ces enfants avec l’animal car il est un médiateur vivant qui stimule et rassure dans la continuité des rencontres », expliquent Sylvie Fort, Laetitia Leger, Pauline Renollet, Sophie Delecaut et Andrea Pallone.
Si les conditions météorologiques sont défavorables, la plus grande salle est aménagée : les tables sont poussées et des petites chaises sont installées pour que les enfants puissent être à la hauteur des chiens. Si la météo s’avère clémente, le groupe se retrouve dans le jardin du Centre Lewis Carroll. La couverture de repos des chiens est posée sur l’herbe, les gamelles d’eau sont remplies pour que Nann et Mi’hya puissent se désaltérer. « L’échange et la réaction avec les chiens permettent d’initier l’ouverture au monde grâce à l’attention, le respect, la concentration, la mobilité, l’estime de soi et les émotions », observent les infirmières.
« Canaliser et atténuer certains symptômes cliniques »
Chaque séance est divisée en 4 étapes : l’enfant choisit le moment pour le contact avec le ou les chiens. Puis, brossage en début de séance (contact indirect avec le chien), atelier jeux pour travailler la concentration et la motricité fine (cacher une balle sous une boîte puis ensuite dans la main de l’enfant pour amener un contact direct), travail individuel pour faire un parcours tenu en laisse ou non (orientation/interaction corporelle enfant - animal) et temps de retour au calme avec musique douce et moments de tendresse privilégiés entre le chien et l’enfant via des caresses comme remerciements.
La dynamique du groupe peut changer en fonction du lieu où se déroule l’activité mais les enfants restent toujours très enthousiastes. « L’activité de la médiation animale permet de canaliser et atténuer certains symptômes cliniques tels que l’anxiété, la colère, l’irritabilité etc. C’est à part entière un outil très efficient pour la prise en charge des enfants », souligne Andréa Pallone, interne.
Pour assurer la pérennité de cette médiation animale pour les deux années à venir, l’hôpital de jour Lewis Carroll a décroché en septembre dernier une subvention de 4 500 euros de la Fondation Adrienne et Pierre Sommer, sous l’égide de la Fondation de France. Celle-ci permet d’étendre cette médiation aux vacances scolaires et donc de l’ouvrir à tous les enfants suivis à l’hôpital de jour.
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