Se déplacer, gérer son budget, faire ses courses… des actions simples de la vie quotidienne que certains patients souffrant de troubles psychiques ne peuvent plus faire seul. Grâce à différents outils thérapeutiques, la réhabilitation psychosociale peut les aider à retrouver certaines habiletés. Cette offre s’étoffe au sein de l’établissement avec l’ouverture d’une unité de réhabilitation psychosociale à Reims et d’un centre universitaire champardennais.
C’est une offre complète qui se met en place au sein de l’Établissement Public de Santé Mentale (EPSM) de la Marne. Le Centre Universitaire de Remédiation cognitive et rétablissement (CURe) Champagne-Ardenne a ouvert en début d’année sur le pôle universitaire de psychiatrie. Validé par l’Agence Régionale de Santé (ARS) Grand Est, il a été créé en collaboration avec les centres de Nancy et de Strasbourg, regroupés sous l’entité CURe Grand Est. Sa vocation : « aider au développement, sur notre territoire régional, des dispositifs de réhabilitation psychosociale des patients souffrant de troubles psychiques chroniques », déclare le Dr Céline Béra-Potelle, médecin responsable de ce dispositif avec le Dr Martina Traykova. Il s’agit en fait d’optimiser leur rétablissement, leur réadaptation et leur réinsertion dans la société.
La première action de CURe a été d’instaurer l’unité rémoise de Réhabilitation PsychoSociale (unité RPS). Celle-ci est située au 2e étage de l’hôpital de jour Voltaire, à Reims. À qui s’adresse-t-elle ? Aux patients souffrant de troubles psychiques graves, stabilisés et souhaitant s’engager dans un processus de rétablissement. « Depuis le début du mois de janvier, cette unité à vocation intersectorielle leur propose un bilan complet de leurs compétences, de leurs attentes et de leurs besoins dans le cadre d’un parcours de soins semi-structuré », détaille le Dr Céline Béra-Potelle.
« Apprendre à mieux vivre au quotidien avec sa maladie »
Après un bilan pluridisciplinaire, un plan de suivi individualisé est élaboré avec le patient. Des programmes lui sont alors proposés en fonction de ses besoins et ses objectifs espérés. Parmi eux, la mémoire, l’attention, la concentration ; la reconnaissance des émotions faciales, les biais d’interprétation, la représentation des états mentaux ; les groupes de psychoéducation. « L’objectif de cette unité RPS est de proposer des outils spécifiques, demandant une formation particulière qui permettront aux patients d’acquérir des compétences pour mieux faire face à leur maladie et de renforcer leur engagement dans leur parcours de vie », souligne la médecin responsable.
L’unité rémoise de réhabilitation psychosociale vient s’ajouter à l’offre de soins proposée depuis 2007, à l’initiative du Dr Bernard Rousselot, par le centre châlonnais de réhabilitation psychosociale et de remédiation cognitive. Implanté au Centre Ophélie, celui-ci comprend un hôpital de jour chargé de favoriser la rémission symptomatique et fonctionnelle, ainsi qu’un atelier thérapeutique dont la visée est la réinsertion socioprofessionnelle. « Ces deux structures proposent d’accompagner les patients dans la valorisation de leurs compétences sociales, cognitives et affectives et ainsi apprendre à mieux vivre au quotidien avec une maladie chronique », explique Aline Bertrand, psychologue.
La prise en charge se déroule en plusieurs étapes. Une commission d’admission présente et oriente tout d’abord le patient dans la structure la plus adaptée à ses besoins. Le médecin psychiatre, responsable d’unité, accompagné d’un(e) infirmier(e), reçoit le patient et présente les modalités de prise en charge. Un projet de soins individualisé est ensuite élaboré à partir d’une évaluation complète. De là, découle un programme de soins spécifique aux besoins et aux objectifs du patient. Il comprend des médiations thérapeutiques, un suivi médical, psychologique, infirmier et socio-éducatif, ainsi que des accompagnements. « Les moyens et les outils thérapeutiques utilisés sont décidés en réunion clinique par l’équipe soignante », indique Aline Bertrand.
Au cours du programme, un point régulier est effectué avec la personne suivie. Le moyen pour elle de prendre conscience de l’atteinte progressive de ses objectifs.
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