À la demande du CHU de Reims, l’Unité de Soins Complexes en Addictologie de Reims (USCAR) a quitté l’Hôpital Sébastopol. Depuis le 5 septembre 2022, elle accueille à nouveau ses 15 patients à l’Hôpital Robert-Debré, au niveau 3. L’équipe médicale et soignante se retrouve à proximité du plateau technique du CHU.
Après une parenthèse de dix-huit mois à l’hôpital Sébastopol, l’Unité de Soins Complexes en Addictologie de Reims (USCAR) réintègre ses locaux initiaux situés à l’Hôpital Robert-Debré, au niveau 3. Des locaux qu’elle avait dû quitter précipitamment en mars 2020 pour que le CHU de Reims puisse créer, en pleine pandémie, une unité complémentaire de médecine. L’équipe et les patients de cette unité avaient pu les retrouver provisoirement du 27 juillet à la fin du mois d’octobre 2020, avant de prendre la direction de l’Hôpital Sébastopol, le CHU de Reims ayant besoin d’ouvrir à nouveau une unité COVID-19. En deux ans et demi, USCAR a dû gérer 3 déménagements. « À chaque fois, nous sommes obligés de baisser l’activité, puis de l’arrêter une semaine pour effectuer le déménagement, explique le Dr Anne-Françoise Bertin, chef du pôle d’addictologie de la Marne. La dynamique de redémarrage s’avère toujours compliquée et met en difficulté l’équipe pour une prise en charge de qualité. C’est aussi un frein pour les différents projets thérapeutiques de l’unité comme le développement de l’offre d’activité physique adaptée… »
Depuis sa réouverture, USCAR a accueilli 9, puis 14 patients souffrant d’addictions. « La montée en charge s’effectue de manière progressive », précise le Dr Anne-Françoise Bertin. La capacité d’accueil reste inchangée : 15 personnes, réparties dans 5 chambres individuelles et 5 chambres doubles. Le service U32 étant un service ancien (chambres doubles, sanitaires communs, douche collectives…), il ne propose pas les conditions optimales d’hôtellerie connues à l’hôpital Sébastopol et appréciées des patients.
« Casser cette image de service hospitalier »
L’équipe a dû réfléchir à une nouvelle organisation. C’est ainsi que le bureau infirmier a été agrandi et qu’une salle à manger s’est transformée en salle de réunion. Un effort particulier a été porté sur la décoration intérieure afin de créer une atmosphère chaleureuse, « de casser cette image de service hospitalier », précisent Sylvain Portier, psychologue, Élodie Braconnier, infirmière.
En regagnant l’hôpital Robert-Debré, l’unité a retrouvé la proximité avec le plateau technique du CHU de Reims et notamment certaines spécialités comme la gastroentérologie et la cardiologie. « Les patients hospitalisés ont bien souvent des problèmes somatiques liés à leurs addictions, rappelle le chef du pôle d’addictologie de la Marne. C’est plus facile en termes d’organisation. À l’hôpital Sébastopol, il fallait systématiquement faire appel aux transports. C’était compliqué. »
En attendant de pouvoir accéder à une salle d’activités du CHU de Reims pour leurs patients, les soignants proposent davantage de séances de relaxation en petits groupes. « L’activité physique fait partie intégrante du programme thérapeutique que nous proposons sur trois semaines, réitère le médecin addictologue qui a sollicité la Direction du CHU de Reims. Chaque semaine, deux temps sont prévus. »
Pour l’heure, le Dr Anne-Françoise Bertin et son équipe entendent bien consolider l’offre de soins proposée à USCAR en termes d’ateliers thérapeutiques.
Hôpital Robert-Debré : déconstruction en 2029
L’hôpital Robert-Debré devant être démoli en 2029, l’Unité de Soins Complexes en Addictologie de Reims (USCAR) devra être relocalisée. Dans le cadre de la phase 2 du Ségur de la santé, l’EPSM de la Marne a déposé son projet de reconstruction du site d’hospitalisation rémois. Estimé à 85 millions d’euros, celui-ci prévoit notamment de regrouper les activités sur un seul site s’étendant sur près de 20 000 m2. L’addictologie en fait partie. Elle pourra également y ouvrir un hôpital de jour de 5 places évolutives à 10, et développer le niveau 3, c’est-à-dire la recherche.
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