Une fresque murale de 20 mètres de long et de 2,50 mètres de haut a été peinte par 7 patients hospitalisés à l’hôpital de jour du SMPR qui dépend de l’Établissement Public de Santé Mentale de la Marne, avec l’artiste châlonnaise Pauline Brachet.
À la maison d’arrêt de Châlons-en-Champagne, des formes douces aux couleurs acidulées ornent désormais l’un des murs du service médico-psychologique régional (SMPR) qui dépend de l’Établissement Public de Santé mentale (EPSM) de la Marne. Cette fresque murale de 20 mètres de long et de 2,50 mètres de haut a été peinte par 7 patients hospitalisés à l’hôpital de jour du SMPR, avec l’artiste châlonnaise Pauline Brachet. « Ce projet a été élaboré en collaboration avec le service pénitentiaire d’insertion et de probation (SPIP), précise Viviane Lauvaux, cadre de santé. L’objectif est d’habiller le couloir, de l’égayer, de le rendre plus lumineux, et de proposer aux patients une nouvelle activité. »
Après avoir repeint le mur du couloir en blanc, les participants à cet atelier de création ont dessiné des formes arrondies qu’ils ont colorées en bleu ou en rose. Ils étaient encadrés par Tatiana Leyder, infirmière au SMPR, et Joël, surveillant pénitentiaire. « Je voulais quelque chose d’agréable à travailler pour eux. C’est pourquoi j’ai choisi le thème de la douceur, explique Pauline Brachet qui avait animé à l’automne une fresque participative sur le thème de la jungle dans le quartier des femmes détenues. Certains peignaient pour la première fois. J’ai été agréablement surprise par leur autonomie et la rapidité d’exécution. »
« De la détente, du plaisir »
Les patients étaient visiblement heureux de participer à cet atelier de création. « J’ai ressenti chez eux de la détente, voire même du plaisir », confie cet artiste peintre qui a vécu « une chouette expérience ». Tout au long de la semaine, elle a pu observer l’évolution des participants dans la pratique artistique, ainsi que le personnel encadrant. « Ils se sont rendus compte qu’ils y arrivaient. Cela les a rassurés sur leurs capacités et cela leur a donné confiance en eux », constate Tatiana Leyder. « Au début, ils avaient peur de mal faire. Puis, ils se sont rendus compte que ce n’était pas grave, que l’on pouvait revenir sur la forme et la corriger, que ce n’était pas irrémédiable, souligne le surveillant pénitentiaire affecté au SMPR. Se tromper n’empêche pas de rebondir. »
Un message précieux que soignants et surveillants essaient de transmettre continuellement auprès des détenus.
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