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Concours de médecine 2020 : la psychiatrie connaît un regain d’intérêt à Reims

En septembre 2020, les étudiants de 6e année de médecine devaient formuler leurs vœux concernant leur spécialité et leur ville pour leur internat. Les résultats des affectations montrent un engouement pour la psychiatrie à la faculté de médecine de Reims. Les 10 postes ouverts ont été pris. Une bonne nouvelle pour la région et pour l’Établissement Public de Santé Mentale (EPSM) de la Marne.

« Certains indices permettent de penser que la faculté de médecine de Reims devient plus attractive pour la psychiatrie », relève le Pr Arthur Kaladjian, chef du pôle universitaire de psychiatrie à l’Établissement Public de Santé Mentale (EPSM) de la Marne. En 2020, celle-ci se hisse au 10e rang si l’on tient compte du rang de classement à l’ECN des internes. Par comparaison, elle se classait à la 22e place en 2019 et à la 28e en 2017. « Cette année, nous avons ouvert 10 postes et tous ont été pris, indique le Pr Arthur Kaladjian. Ce n’était pas forcément le cas les années précédentes. En 2019 par exemple, sur les 12 postes ouverts, seuls 7 avaient été pris… »

Un signe encourageant qui traduit l’important travail mené au préalable sur la formation des futurs médecins psychiatres. « Nous avons profité de la réforme du 3e cycle des études médicales pour remodeler la formation en psychiatrie. Nous avons notamment mis en cohérence les terrains de stage en fonction des 3 phases dans lesquelles se trouvent successivement les étudiants c’est-à-dire en fonction de l’état d’avancement de leur formation », explique le chef du pôle universitaire de psychiatrie.

Ainsi, tous les internes en phase 1 dite « socle » sont positionnés sur des terrains universitaires, à Reims. « Ils veulent un encadrement plus poussé et être ensemble. Ils ne veulent pas se retrouver seuls », souligne-t-il. En phase 2 « d’approfondissement » et en phase 3 « de consolidation », les étudiants peuvent alors se déployer en « périphérie ». « Nous tenons compte de leur souhait. Nous les suivons tous individuellement, nous les rencontrons régulièrement », précise-t-il.

« Les étudiants sont friands d’approches nouvelles »

Le développement de l’attractivité de la faculté de médecine de Reims pour la psychiatrie demeure une bonne nouvelle pour toute l’ex-région Champagne-Ardenne, et donc pour l’établissement. « Cela signifie que nous arrivons à attirer des internes. Et comme nous sommes la porte unique pour faire entrer des psychiatres sur le territoire… », rappelle le Pr Arthur Kaladjian qui pointe du doigt la démographie médicale : 9 psychiatres pour 100 000 habitants dans les Ardennes, 10 dans l’Aube, 14 en Haute-Marne et 20 dans la Marne. « L’EPSM de la Marne, à travers le pôle universitaire de psychiatrie, accueille les internes et travaille pour l’ensemble de la Champagne-Ardenne. Il a un rôle important de formation à jouer et ce, dans l’intérêt collectif ».

Face aux 27 autres facultés de médecine françaises, dont Strasbourg, Montpellier, Marseille, celle de Reims doit sans cesse se renouveler pour rester attractive. Selon le Pr Arthur Kaladjian, cela passe notamment par la mise en place d’activités spécifiques. « Les étudiants sont friands d’approches nouvelles comme C3P-O (Centre de Prise en charge Précoce des Psychoses et d’Orientation) ; ils veulent aller vers la surspécialisation, observe-t-il. L’internat, c’est l’opportunité pour eux de découvrir des approches cliniques et thérapeutiques auxquelles ils n’auront plus forcément accès après. »

Cela passe aussi par l’ouverture des différentes unités d’hospitalisation rémoises aux étudiants en phase « socle » avec un accompagnement commun. Selon le chef du pôle universitaire de psychiatrie, « cela permettrait d’accueillir davantage d’internes ».