accueil - Actualités - Avec le COVID-19, la téléconsultation se (...)

Avec le COVID-19, la téléconsultation se déploie au sein de l’établissement

Pour continuer à soigner les patients en pleine pandémie, l’Établissement Public de Santé Mentale (EPSM) de la Marne a accéléré la mise en place de la téléconsultation. Certains médecins psychiatres l’utilisent déjà.

« C’est un outil supplémentaire à disposition des médecins psychiatres ». Depuis le début de la pandémie, le Docteur François Ihuel, praticien hospitalier référent Coordination Soins Insertion au sein de l’EPSM de la Marne, a été particulièrement sollicité par les praticiens hospitaliers de l’établissement pour la mise en place de la téléconsultation, c’est-à-dire la consultation médicale réalisée à distance via un ordinateur équipée d’une webcam, une tablette ou un smartphone. « Avec le COVID-19, les médecins ne pouvaient plus assurer les consultations en présentiel, explique-t-il. Ils recherchaient une solution alternative et sécurisée. »

Après plusieurs recherches, le Dr François Ihuel, avec le Christophe Amann, directeur adjoint chargés des services support, et Jean-Luc Oudart, ingénieur informaticien, se sont orientés vers Pulsy (Proximité, Unité, Lien et SYnergie) et son application de téléconsultation : Odys Web. Après l’avoir téléchargée, le médecin psychiatre entre son identifiant et son mot de passe. Il peut également s’identifier via sa carte professionnelle de santé. Il arrive ensuite sur un planning de téléconsultation. « Chaque médecin peut créer sa propre base de données de patients », précise le Dr François Ihuel.

« Ça rassure le patient »

Trois types d’accompagnement sont proposés : « patient tout seul », « patient accompagné d’un proche », « patient accompagné d’un professionnel de santé ». Après avoir sélectionné l’un d’eux, le médecin choisit une date de consultation et une heure précise. Le patient, tout comme l’accompagnant éventuel, est aussitôt prévenu du rendez-vous par SMS ou par mail. « Le jour J, il a juste à cliquer sur le lien qui lui a été envoyé », souligne le Dr François Ihuel qui remet un Guide d’utilisation à chaque praticien. Patient et médecin psychiatre sont alors mis en relation : ils peuvent se voir via la webcam et se parler.

« Cet outil ne remplace pas l’entretien en présentiel mais le fait de voir le patient permet aux psychiatres d’obtenir beaucoup d’informations sur son état de santé mentale. Des informations qu’il n’a pas forcément avec la voix, lors d’un échange téléphonique, estime-t-il. Pour le patient, c’est une façon de sécuriser l’entretien en voyant avec qui il converse. Ça le rassure. »

« Un outil intéressant »

Pour l’instant, quelques praticiens hospitaliers de l’établissement ont choisi de recourir à la téléconsultation. C’est déjà le cas du Dr Anis Dammak, chef du pôle de psychiatrie de la personne âgée. Il a utilisé cet outil avec certains Ehpad touchés par le coronavirus. « Nous ne pouvions plus entrer dans ces établissements alors que nous avions des personnes âgées à voir », raconte-t-il. Pour chaque téléconsultation, un membre du personnel soignant de l’Ehpad accompagnait le patient. « J’ai été assez surpris par la facilité d’utilisation, déclare-il. Sur certaines situations, la téléconsultation a permis de bien les gérer, d’avoir des réponses adaptées surtout pour des patients qui nous connaissaient. En cela, c’est un outil intéressant. » Le Dr Anis Dammak reconnaît en revanche les limites de l’outil « lorsque l’on ne connaît pas le patient, pour une première approche ou lorsque la qualité technique est mauvaise. » « La téléconsultation ne doit pas avoir pour but de remplacer les entretiens. C’est un dispositif supplémentaire dont l’utilisation, en dehors de contexte de crise, doit être précédée d’une réflexion et d’un projet adapté à notre population de patients », résume-t-il.

Les moyens techniques sont actuellement mis en place par le service informatique afin de pouvoir déployer la téléconsultation au sein de l’établissement. Selon le Dr François Ihuel, cet outil pourrait continuer à se développer après la pandémie, en tant que de besoin.

Pas un substitut au présentiel

Dans un communiqué du 24 avril 2020, la Conférence nationale des présidents de CME de centres hospitaliers spécialisés a indiqué que le rappel téléphonique et l’activité de soutien à distance (audio ou visio) ne pouvaient se substituer aux activités en présentiel (entretiens, consultations, psychothérapies, etc.) et qu’ils ne pouvaient avoir lieu que dans des conditions préalablement convenues avec le patient, dans un cadre réglementaire rigoureux.