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La psychoéducation se développe à Reims pour aider les personnes souffrant de trouble bipolaire

Depuis le 25 février 2019, des patients atteints de trouble bipolaire se forment sur leur propre pathologie. Un projet initié par Rose Sita, psychologue, psychothérapeute à l’Etablissement Public de Santé Mentale (EPSM) de la Marne, et mis en place à Reims.

Le lundi, de 17 h 15 à 19 h 30, 12 personnes souffrant de trouble bipolaire se retrouvent à l’hôpital de jour Voltaire de Reims pour apprendre sur leur maladie. « Dans la psychoéducation, le patient est considéré comme sujet de sa santé et acteur de sa maladie. On passe ainsi d’un modèle de prescription à un modèle où le patient doit apprendre à connaître sa maladie et à mieux la gérer. Cette approche est beaucoup utilisée pour le diabète par exemple », explique Rose Sita, psychologue, psychothérapeute qui suit un diplôme universitaire (DU) de psychoéducation à l’Université de Lyon et écrit son mémoire sur la qualité de vie dans les troubles bipolaires.

Une approche complémentaire

Lors des 12 séances que ces patients doivent suivre jusqu’en juin, différentes thématiques sont abordées. Parmi elles, vivre avec sa maladie, les origines et les mécanismes en jeu, la gestion du stress, le rapport à l’alimentation, l’exercice physique, le sommeil, la sexualité, la gestion du quotidien, la question du travail et des engagements associatifs. « Les séances de psychoéducation en groupe permettent aux patients de sortir de l’isolement, de rencontrer d’autres fractures de vie similaires à la leur, de les aider à prendre conscience de leur maladie, des différents symptômes, de la nécessité de bien observer leur traitement, etc., souligne la psychologue, psychothérapeute. Il s’agit de faire en sorte que les personnes souffrant de trouble bipolaire n’endossent pas qu’une identité de malades mais qu’elles deviennent les meilleurs experts de leur maladie, en apprenant à identifier les signes annonciateurs, à élaborer un plan d’action et/ou d’urgence afin d’éviter les rechutes. »

Si Rose Sita a mis en place ce programme, le Dr Céline Bera Potelle, médecin psychiatre, a accepté de partager son expérience et de s’impliquer activement. D’autres professionnelles les ont rejointes : Florent Paroche, psychologue, Carine Leon, psychologue, et Valérie Basseville, assistante sociale.

Les séances de psychoéducation sont ouvertes à toutes les personnes souffrant de trouble bipolaire, quel que soit leur secteur de prise en charge. Une évaluation initiale et post-séance est effectuée pour chaque patient. Un questionnaire de satisfaction sera également proposé à la fin des 12 séances. « La psychoéducation ne se substitue ni aux traitements médicamenteux, ni aux autres thérapeutiques, assure Rose Sita. C’est une approche complémentaire en collaboration avec l’équipe référente du patient. »

Une maladie chronique
Le trouble bipolaire est une maladie chronique et récurrente. C’est une alternance de troubles de l’humeur avec des phases d’exaltation et de dépression, et une hyperréactivité émotionnelle, qui altèrent la qualité de vie des personnes souffrant de cette pathologie. Environ 2 à 4% de la population adulte serait concernée.